La parole à l'organisateur
A l’heure où le débat sur les pesticides est plus que jamais d’actualité, cette année encore Bordeaux a été pointé du doigt dans l’émission « Cash Investigation », sur France 2, pour l’usage intensif de pesticides dans ses vignes. Pourtant, à côté de la viticulture conventionnelle, certains vignerons bordelais prônent un mode de culture alternatif : la biodynamie.
Un vigneron biodynamique est d’abord, à coup sûr, un vigneron qui a la certification en agriculture biologique : interdiction d’utiliser des produits chimiques de synthèse et des OGM et limitation des intrants sont de rigueur.Peu nombreux mais animés par une conviction forte, les biodynamistes vont plus loin que le label AB et s’efforcent de redonner à la plante et au sol un équilibre, une résistance et une vitalité déréglés selon eux par les traitements chimiques et répétés des sols et des végétaux.
Pour cela, ils “dynamisent” la plante et son environnement en projetant à très petites doses des préparations issues de produits naturels : bouses de vache, décoctions de plantes, pulvérisations à base d’ortie, d’achillée, de camomille ou de prêle… Le soutirage, la filtration et la mise en bouteilles ont lieu de préférence en Lune descendante afin de favoriser l’expression aromatique du vin. Abracadabrante pour ses adversaires, cette viticulture suivant les préceptes de Rudolf Steiner serait-elle moins ésotérique et plus empirique qu’elle n’en a l’air ? Le climat pluvieux, grand argument des milieux bordelais contre le bio n’est-il pas le meilleur allié de la recherche en biodynamie ? La biodynamie est-elle le modèle de la viticulture du futur ?
Paul BARRE, vigneron en biodynamie depuis 1990
Thomas DUROUX, directeur général de Château Palmer
Bérénice LURTON, propriétaire, gérante du Château Climens
Gilles DE REVEL, enseignant-chercheur à l'Institut des Sciences de la Vigne et du Vin, université de Bordeaux
Animé par Jacques-Olivier PESME, directeur de KEDGE Wine & Spirits Academy.
En collaboration avec Jérôme BAUDOUIN, journaliste à La Revue du Vin de France En partenariat avec La Revue du Vin de France et KEDGE Business School