La parole à l'organisateur
Danse d’allégresse
Huit danseurs, une pincée d’humour, une bonne dose de légèreté et des brassées de poésie pour une pièce aérienne comme la liberté de créer. Mettre de la poésie dans la vie, c’est un beau défi. C’est celui de Kader Attou qui veut aussi y ajouter de la joie, en compagnie de huit danseurs complices. Et on plonge les yeux grands ouverts dans Allegria. Le chorégraphe, directeur du Centre Chorégraphique National de La Rochelle est un grand sensible. Et un optimiste. Loin d’être béat, il a délibérément choisi de regarder du bon côté des choses. « Je n’ai pas écrit ce spectacle pour faire oublier la misère du monde, ni pour la mettre en avant », dit-il. Mais danser la joie apporte la joie.
Il part d’un minuscule geste du quotidien et le fait s’envoler vers un subtil mouvement à la beauté lumineuse. Dans un espace conçu par la scénographe Camille Duchemin avec de simples cadres blancs structurant une suite de plans, un no man’s land est à peupler de rêves. Kader Attou a voulu avec Allegria révéler la poésie partout où elle se trouve, dans les corps, dans le burlesque, dans la violence aussi. La danse de Kader Attou se caractérise par une ouverture au monde, à d’autres formes artistiques. Il l’a nourrie par l’alchimie du hip-hop, des arts du cirque, de la danse contemporaine, des arts de l’image. Il a raconté l’exil, est revenu aux racines, a rencontré les classiques. Aujourd’hui, il est en route vers la joie.