La parole à l'organisateur
Écriture Caroline Guiela Nguyen avec l’ensemble de l’équipe artistique
Mise en scène Caroline Guiela Nguyen
Avec SAIGON, succès du Festival d’Avignon 2017, Caroline Guiela Nguyen et Les Hommes Approximatifs livrent un mélodrame puissamment contemporain. Et une contribution au récit d’une France « qui doit se raconter au-delà de ses propres frontières ».
C’est un restaurant vietnamien qui ressemble à beaucoup d’autres – un bar, une salle, une petite scène éclairée de rose pour le karaoké – un restaurant qui porte, comme des centaines d’autres dans l’Hexagone, le nom de SAIGON. C’est le restaurant que gère Marie-Antoinette, arrivée en France en 1954. Dans ce décor situé avenue de Choisy, dans le Chinatown de Paris, les histoires s’entremêlent, les destinées se croisent : celle d’Edouard et Linh dans le Saïgon colonial, celle de Mai et Hao… Peu à peu, de Saïgon à Hô Chi Minh-Ville, en passant par le 13e arrondissement parisien, ce cadre un peu kitsch, s’anime d’un souffle mélodramatique, baigné par des éclairages très cinématographiques. Derrière ce sens du romanesque qui éclatait déjà dans Elle brûle, adapté de Madame Bovary, derrière ces fictions nourries de témoignages recueillis, puis passées au crible d’une écriture au plateau avec les acteurs, derrière cette volonté de « mettre en présence des comédiens venus d’horizons lointains », il y a la volonté, de la part de Caroline Guiela Nguyen, de livrer le récit d’une France « qui doit se raconter au-delà de ses propres frontières ». Le public d’Avignon ne s’y est pas trompé, SAIGON fut un triomphe lors de sa création en 2017.