La parole à l'organisateur
Sous nos yeux, dans le clair-obscur une sculpture prend forme sous les mains de Keramsi. Deux présences mouvantes s’ajoutent : celles d’Anthony Egéa, et de Sofiane Benkamla, danseurs hip hop de deux générations, qui donnent chair et mouvement à l’imaginaire du sculpteur. Pris dans le rythme tribal des percussions de Pierre Thibaud, un dialogue nait entre les regards figés et les corps animés. Les deux hommes se contorsionnent, comme désarticulés, libérant une anatomie d’un autre genre. De l’agile main de l’artiste au geste lent et saccadé du danseur quelque chose d’une troublante humanité se créé. Dans l’ombre la femme d’argile, immobile veille sur les deux hommes en mouvement. Vigie impassible d’un entre-deux arts.
Le chorégraphe Anthony Egéa à la tête de la Cie Rêvolution a toujours aimé les chemins de traverse entre les genres et les arts. Krump, hip hop, danse classique, son parcours de danseur-créateur multiplie les embardées hors-pistes. En 2010, il rencontre le sculpteur Robert Keramsi qui le pétrit de glaise lors d’une performance improvisée. L’expérience déplace une fois de plus son corps à un autre endroit. L’imaginaire de Robert Kéramsi faisant se renouveler l’expérience, les deux artistes ont envie de pousser plus loin cet entrelacs artistique dans Anima. L’un pensant aux mouvements saccadés et lents du smurf dans ses œuvres qu’il «charge de vie», l’autre souhaitant redéfinir le rapport au public dans une pièce au plus près des sensations et des spectateurs.
En échos au spéctacle « Anima », Robert Kéramsi propose une exposition sur la mezzanine avant chaque représentation.