La parole à l'organisateur
Le travail de Charlotte Georgin est sensible, comme l'est la pellicule photo, il est question ici d'empreintes. Il est délicat, comme un fin fil de vers à soie, solide tout à la fois. Comme si le temps était passé dessus déjà, avait délavé, éreinté, et que pourtant l'apparition était restée visible. Cela donne alors au tableau toute sa puissance. Oui, les œuvres sont ici comme l'expression de la résilience. Ce qui reste de ce qui a été et qui n'est plus. Mais ce qui reste malgré tout. La preuve. Celle irréfutable quand la mémoire trahit, celle revivifiante des plus profonds souvenirs. Et les fantômes semblent danser alors une sarabande qui nous échappe.
Coulures, disparitions et traces anoblissent une certaine fragilité de l'image donnant toute la mesure de son éphémérité. C'est pourquoi ici, lorsque l'on s'approche des œuvres, c'est religieusement - silence- et sur la pointe des pieds, comme on le ferait face à un papillon afin d'éviter qu'il ne s'envole...
(Texte de Solenn Denis)
Site web de l'artiste : georgincharlotte.wixsite.com