La parole à l'organisateur
BASE Productions présente Jay-Jay Johanson + John and the volta en concert à Rock School Barbey le samedi 17 octobre 2015 (20h30)
JAY JAY JOHANSON
C’était en 1996. Jay-Jay Johanson, un jeune homme fasciné par le jazz et la soul modifiée de Bristol - qu’on appelait trip-hop - et l’un de ses groupes phares – Portishead – frappait avec une délicatesse toute particulière à nos oreilles. L’album qui allait nous enivrer et placer à jamais ce Suédois à l’élégance rare sur la carte s’appelait Whiskey.
C’était le début d’une passionnante aventure pour ce type tellement attachant qui, en quelques chansons à peine, nous avait livré un arbre généalogique que l’on fantasmait ainsi : Lee Hazlewood, la pop de Talk Talk ou de Nilsson, le duo John Coltrane et Johnny Hartman de l’autre, et une armée de disques calmes, jazz ou symphoniques, samplés de toute part.
Près de vingt ans plus tard, c’est avec un nouvel album d’une incroyable tenue que Jay-Jay Johanson vient se rappeler à nous. Ce nouvel essai s’appelle Opium et l’on y retrouve l’essence même de la musique de Johanson : une aisance à inventer des mélodies, une voix aussi discrète que caressante, et ces rythmiques entêtantes posées sur verin qui maintiennent avec souplesse les chansons à leur meilleur. De l’ouverture paisible à l’harmonica de Drowsy / Too Young To Say Good Night aux volutes d’amour de I Don’t Know Much About Loving, en passant par des titres au groove sporadique et léger (NDE, Alone Too Long), Opium est une véritable morceau de bravoure. Jay-Jay s’y livre avec courage et pudeur, baissant la garde avec grâce et évoquant les questions qui tourmentent les hommes de son âge : l’amour, la solitude, l’immaturité. Le songwriting est au cordeau, le propos d’une poésie rentrée.
Ce nouveau Johanson est l’oeuvre d’un type revenue des avalanches, qui ne cherche plus à trouver de réponses et se contente d’esquisser des perspectives, qui sont autant de chansons. Certains titres sont graves (Harakiri), mais d’autres viennent immédiatement prendre le relais, proposant une autre lumière : plus douce, plus apaisée. On pense à Scarecrow, une collaboration avec Robin Guthrie, qui n’aurait pas déteint sur un disque des Cocteau Twins, ou encore à l’étrangeté positive de Be Yourself ou I Love Him So.
La force d’Opium, c’est de poser des questions qui n’appellent pas forcément de réponse, d’offrir une collection de chansons débarrassées de toute certitude mais qui savent convaincre par leur pudeur, par leur précision. Bref, du grand Jay Jay.
JOHN AND THE VOLTA
Proposer à un groupe de se présenter en quatre chansons équivaut à demander à un individu de se définir en quatre mots. A défaut d’un portrait approfondi, des indices apparaissent. Lancé à Bordeaux en 2011, John And The Volta – nom en forme de discret clin d’œil à Björk – n’a pas opté pour le « best of » de ses années d’apprentissage, mais offre ici la photo la plus contemporaine du groupe. Après digestion des influences intimidantes – Neil Young, Air, Thom Yorke ou Justin Vernon -, quatre musiciens s’inventent un futur. Avec un seul mot d’ordre : qu’elle soit pop indé, synth-wave, electronica ou rock arty, l’aventure ne vaut d’être vécue que si elle est la plus personnelle possible. (…)
Après des concerts marquants – le groupe est notamment finaliste national des Inrocks Lab 2013 – et dans l’attente d’un album à paraître en 2014, John And The Volta met en évidence son goût pour le travail soigné, et dévoile un paysage pop composite où un ciel, très vaste, figure au beau milieu du dessin.
Thomas Seron (LES INROCKS)
Un concert en partenariat avec :
fip Radio, Les Inrocks, et 20 Minutes