La parole à l'organisateur
castro camera (dark pop)
La référence au photographe et activiste gay Harvey Milk (Castro Camera était le nom de sa boutique d'appareils photos à San Francisco) pourrait sembler encombrante, elle est en réalité ici plus subtile qu'il n'y paraît : la musique du bordelais s'avère rapidement plus cérébrale que militante, cinématographique et pleine d'images subliminales. Sur ces premiers enregistrements à mi-voix, Castro Camera flirte avec l'onirisme d'un David Pajo ou de Songs:Ohia, et creuse le sillon délicat d'une certaine musique folk americana qui fleure bon les grands espaces, les champs de blé et le soleil d'été.
Jonathan Henault
Sans honte, sans gêne, Castro Camera cartonne en osant l'indépendance par rapport à la musique standardisée à l'heure actuelle. Ce sont des chercheurs et des bricoleurs de sons. Cette musique ressemble à un patchwork mystérieux avec des souvenirs évoqués ou inventés. Leur énergie se déverse en touchant le public de plein fouet. C'est non seulement une bombe mais aussi un envoûtement avec une guitare et des drums tournant parfois au ralenti. Tout est bon à faire vaciller le décor et à nous faire planer. C'est sûr qu'avec eux on se promène en altitude.
Marie Corbal "HEAR NO EVIL"