La parole à l'organisateur
Création théâtrale autour d'un texte de Jean Marc Pambrun.
Mise en scène Françoise Dorgambide et Gaël Rabas.
Avec Safia Hammideche, Teuhi Teina Ronald, Samuel Jégo.
Né d’une rencontre à Tahiti entre Gaël Rabas et l’auteur au cours d’une précédente tournée. Ce n’est pas exagéré de considérer « Le bambou noir » comme une véritable révélation de la littérature polynésienne contemporaine. Après l’Afrique, la Caraïbe, l’Océan Indien, voici la première création du Théâtre du Versant qui se tourne vers la culture Pacifique. Le thème est le parcours d’un jeune artiste tahitien entre Paris et la Polynésie. Son ascension sociale, puis la chute et le bannissement. La confrontation entre les idéaux de jeunesse et les réalités politiques de son pays.
« Dans un décor d'une grande sobriété, trois comédiens répètent « Le Bambou noir », échangent leurs points de vue sur les éléments qu'il convient de privilégier et de mettre en valeur pour retracer le parcours d'un jeune Tahitien -qui ressemble beaucoup à l'auteur-, entre Paris, Ouessant et Papeete, dans les années 1970-1980. Et, s'il y a loin de la coupe aux lèvres, il a loin aussi entre l'idéal de la jeunesse et la réalité socio-économique de l'île dont la richesse culturelle est incarnée par « le musicien ». Les deux autres acteurs sont, l'un, le représentant de l'auteur et l'autre les images successives de toutes les femmes qui ont compté pour lui, mère, compagnes, sœur, tante…
La mise en scène, aussi élégante qu'efficace, aux jeux de lumière appropriés, met en valeur des phrases choc : « Certains songes sont des fenêtres qui s'ouvrent sur l'avenir », « Notre identité n'est pas négociable », « Je suis un étranger en exil dans son propre pays». La musique, le chant, les marionnettes d'oiseaux apportent l'indispensable touche de légèreté et d'humour dans une pièce grave. »
Suzanne Vierge
Sudouest