La parole à l'organisateur
Une pensée à deux. Une Histoire, deux artistes.
Idylla et Alexis Alary exposent pour la première fois à la galerie Art’Gentiers leurs créations en dialogue, nées une à une, dans les cieux, les terres et les eaux. Une symbiose entre puissance et fragilité.
Cette exposition est née également d’une rencontre, entre plusieurs savoir-faire et expertises. Celui de Maéva Cence (galerie Art’Gentiers), de Clémence Campech (agent et spécialiste de la communication et du marketing) et des deux artistes, Idylla et Alexis Alary. Cette rencontre a donné lieu à un format différent pour cette exposition singulière qui sera ponctuée d’un volet événementiel hebdomadaire… À suivre de très près !
Les artistes
Idylla, artiste plasticienne, déploie un répertoire de formes avec des œuvres réalisées en porcelaine. Entre technique et équilibre, elle pousse le concept vers des courbes douces et florissantes. La porcelaine est brodée avec patience et délicatesse.
“Je ne cherche pas la forme parfaite, je me laisse guider par la cohésion entre geste et ressenti. C’est ainsi que dans l'obscurité, la terre nous révèle le secret de la création des fleurs”.
S’il y a bien un élément de la nature qui est double c’est bien la fleur, plus encore la rose. Celle qui pique et qui séduit. La fleur est justement un élément central dans l'œuvre d’Idylla.
Appliqué au champ de la sculpture elle fascine par sa capacité à cristalliser un changement d’état, de l’humide vers le solide. Une alchimie secrète qui transforme la nature première des choses. N’est-ce pas ce changement d’état émotionnel ou plastique, que l’on perçoit lorsque nous sommes face aux œuvres d’Idylla ?
Ce délicat entrelacs de pétales est solidement ancré dans un bloc, stable. Socle ou piédestal, il est celui qui permet l’élévation.
Ce sentiment d’élévation est alors redoublé lorsque l’artiste bascule dans le champ du design en imbriquant une lumière, une lueur de vie nichée au cœur de ses sculptures.
Ainsi, son œuvre combine avec justesse la puissance de ce que l’on peut retrouver chez le sculpteur contemporain Johan Creten ou encore le maître artisan Emile Gallé. De la nature à l’atelier.
Alexis Alary, est un artiste peintre, au travers de son œuvre, il convoque une énergie qui jaillit, qui éclabousse.
L’artiste déploie une technicité qui lui est propre, une picturalité expressive et un grand talent de coloriste, repoussant un peu plus ses limites et celui de la toile.
Ancré dans la grande Histoire de la peinture à fresque, Alexis Alary œuvre dans les règles de l’art grâce à la technique de la peinture à l'huile liée à la colle de peau. Un savoir-faire séculaire transposé dans le champ de la création contemporaine.
Ainsi dans ses œuvres il déploie un paysage mental, comme un écho aux voûtes célestes des cathédrales du cinquecento, déserté par ses protagonistes. Il ne conserve que la sensation abyssale d’un espace infini. Une genèse, à laquelle l’artiste combine une série de lettres et de codes. Des coordonnées géographiques, des repères de constructions ? On ne sait pas.
Grâce à sa maîtrise de la peinture, il déploie toute une palette d’émotions, une organisation d'énergies. Comme le théorise justement John Dewey, dans son ouvrage L'art comme expérience et qui nous dit “Une œuvre d’art peut être pensée comme un organisme, un idiome auquel nous devons nous confronter et avec lequel il faut interagir pour en décrypter toutes les facettes.”
À chacun d’entrer dans l’œuvre, de cheminer dans cette pensée commune et d’y inscrire ses propres émotions.