Maya Kamaty

Maya Kamaty

vendredi 19 juillet 2024 - 20h30
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Guinguette Chez Alriq
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La parole à l'organisateur

Vendredi 19 Juillet : Maya Kamaty (Electro pop maloya)- 20h30 - 8€

Il paraît loin le temps, où la « môme Pounia » (du nom du fondateur du célèbre collectif réunionnais Ziskakan), alors étudiante à Montpellier, sortait du bois et faisait, comme choriste, ses premiers pas sur scène. Depuis, Maya a retrouvé son île et s’est emparé de la langue créole en même temps que du maloya. Kayamb à bout de bras, Maya s’empare de son histoire et en fait son fil conducteur. Elle choisit son deuxième prénom, «Kamaty» (celui d’une femme debout, marginale et intense, habitante du village de Grand Bois, dont lui a beaucoup parlé son père), pour tracer sa voie.
Façonné sur scène, salué par le public et la critique, son premier album, Santié Papang (2014), est désigné « Coup de cœur » de l’Académie Charles Cros.
Pourtant Maya Kamaty choisit de faire évoluer en profondeur sa musique : « Cela aurait été trop facile de refaire Santié Papang, j’ai besoin de me mettre en danger, de prendre des risques ». De cette volonté est né “Pandiyé” (2018) Un album suspendu, sa traduction en créole, entre tradition et modernité. De puissantes basses (empruntant aussi bien à l’électro-folk de l’islandais Asgeir, au hip-hop de Kendrick Lamar, à la pop de Björk), viennent soutenir les traditionnels kayamb et roulèr du maloya, en même temps qu’elles donnent à entendre d’autres instruments de la culture réunionnaise : la takamba (plus connu sous le nom de n’goni), mais également les tambours malabars, d’habitude réservés aux cérémonies indiennes (des descendants de tamouls, dont Maya incarne la 5ème génération, venus d’Inde pendant la période de l’engagisme). Avec la complicité du producteur Victor Vagh (Flavia Coelho), Maya et sa clique ont trouvé le juste équilibre entre l’organique et l’électronique. Leur maloya réinventé n'appartenait plus seulement à La Réunion, mais au monde. Il n’empêche : l’émotion reste dans la pulsation, les messages dans les images, force vive de la langue créole. Car si l’enveloppe a changé, le besoin de raconter des histoires en chansons, lui, est toujours intact.
Mais il en faut plus pour stopper la Kamaty, bien au contraire. Elle poursuit son exploration permanente et se penche du côtés des cultures urbaines pour sa nouvelle aventure :
« Sovaz” (Sauvage en français). L’arrêt brutal du monde, lui donne alors un temps précieux pour l’écriture et la remise en question dont elle a besoin.
Avec ce nouvel EP, elle prend la tangente, n’arrondit pas les angles, compose des musiques syncopées, chante des paroles d’une rage profonde qu’elle expulse dans un souffle propre à l’urgence de la rue. “Sovaz” évoque une « Kreol Urban pop », un côté brut, non policé, mal élevé, même insolent, une attitude qui emprunte les codes des bandes de rues, des mauvais garçons, des filles qui se rebellent. Sovaz est l’expression d’une femme qui s’assume en tant que telle.

Plus d’infos : tinyurl.com/47a4f5d4