Quand le Jazz s'expose / Expo photos

La parole à l'organisateur

N’est-il pas un peu utopique de vouloir arrêter la musique, de créer un point de rencontre entre l’onde de la lumière et celle du son, de réunir dans un même instant l’univers musical d’un ou des musiciens et de la sensibilité de l’oeil derrière le viseur ?

Les photographes d’Action Jazz, ceux dont vous pouvez admirer les clichés et qui rendent si vivants les chroniques et les articles, se sont largement posé ces questions et se les posent encore : la musique estelle imphotographiable ? Le cliché est-il menteur ou sincère, troublant ou stéréotypé, est-il le fait du musicien ou du photographe ? N’est-il pas un peu fou de vouloir saisir le jazz, cette musique changeante, multiple, ardente ? Et pourtant… De beaux portraits... et partout la concentration, le plaisir, la complicité avec les autres, la douleur, la douceur, la rage parfois, la sérénité, la plénitude, et tant d’autres sentiments qui révèlent, en fin de compte, bien évidemment, l’humanité du musicien, son combat corps à corps avec son instrument, les embrasements virevoltants de la musique. Pour arriver à capter ces moments de grâce, il faut sans doute une discrétion de chat et un respect permanent du sujet offert. On peut leurs faire confiance pour savoir être présents, l’oeil aux aguets, mais en se faisant oublier, pour arrêter le temps sans le figer, pour révéler avec grâce la profondeur des notes et nous aider à garder les souvenirs au chaud de ces moments éphémères et si puissants.
Par Annie Robert