La parole à l'organisateur
Vendeuse dans une boulangerie située dans une galerie d’un centre commercial, une jeune femme se trouve plongée dans la mécanique d’une organisation qu’elle ne comprend pas à l’occasion de sa première immersion dans le monde du travail. Elle déclenche par ces maladresses une série de petites catastrophes, provoquant ainsi un chaos scintillant au coeur d’une organisation où d’ordinaire il ne se passe rien. Ce jour là un inconnu lui demande de retirer de l’argent de la caisse en se faisant passer pour le fils du patron. « il me l’a demandé alors je lui ai donné » Etrangement cet évènement va ouvrir une brèche et libérer une parole. Elle fait la rencontre de personnages solitaires, de ceux qui vont dans les centres commerciaux pour trouver tous les jours la même lumière, les mêmes personnes, la même musique. Saisie par l’étrangeté qui se présente elle se fera réceptacle de leur vie, de leur voix, du sel de leur existence. L’action se déroule dans la réserve, l’arrière boutique de la boulangerie où elle revisite, rejoue et recrée sous nos yeux son aventure. En inventant des dialogues qui n’ont pas eu lieu elle trouvera à travers eux sa propre voix, pour entrer dans la vraie vie. Au fur et à mesure que s’épaissit le récit une fable prend forme à travers une écriture faisant se rencontrer deux langue : une qui dit le réel et une autre plus poétique qui s’en échappe, nous offrant ainsi toutes les variations de cette expérience humaine.