La parole à l'organisateur
Hervé
Avec Hyper, son premier album, Hervé livre son âme en milliers de fragments, comme autant de mantras introspectifs et de refrains entêtants. Et s’il n’hésite pas à laisser parfois le rythme prendre le pas sur le sens, c’est parce que le rythme pour lui c’est aussi du sens et que les sonorités sont des mots.
Originaire d’une ville dortoir coincée entre Versailles et Trappes, Hervé a longtemps grandi à l’ombre de l’ennui. Et c’est d’abord dans le sport à haute dose, le football avant tout - dont son premier Ep tire son nom Mélancolie F.C - qu’il trouve le salut. Puis vient la musique. Entre temps, il y aura les moments de galère, les journées de travail sans lendemain comme cette expérience d’homme de ménage qu’il rejoue dans son clip Le premier jour du reste de ma nuit. Écartelé à ses débuts entre le hip-hop et les musiques électroniques, Hervé s’essaie d’abord au beatmaking avant de fonder plus tard Postaal, un duo électro- pop franco-anglais salué en France comme outre-Manche. Lors d’une pause dans sa famille en Bretagne, entre deux tournées de Postaal, Hervé se remémore l’émoi de son tout premier concert juché sur les épaules de son père face à Jacques Higelin. Il passe à l’acte dans la foulée et s’essaie pour la première fois à chanter en français sur ses nouvelles productions. Hervé ne retournera plus en arrière.
Hyper est un album de chanson électronique, lumineux jusque dans ses clairs obscurs, frénétique et dansant, une ouverture inédite vers des mondes parallèles où le meilleur de la scène de MADchester croiserait la poésie christophienne, où Daft Punk et Alain Bashung convoleraient en un voyage interstellaire, où l’armada new-yorkaise de LCD Soundsystem composerait sous le contrôle de Lalo Schifrin. La pulsation comme fondation du morceau.