La parole à l'organisateur
Texte Bernard-Marie Koltès
Mise en scène et scénographie Catherine Marnas
Production TnBA
Catherine Marnas et Iljir Selimoski se rencontrent pour donner voix et chair à un immense chant d’amour à l’inconnu, traversée nocturne illuminée par la beauté enivrante de la langue de Koltès.
La Nuit juste avant les forêts est l’histoire d’une rencontre décisive, de celles qui nous marquent pour ne plus nous lâcher : non seulement parce que la pièce raconte la rencontre de deux inconnus, mais parce qu’elle a pour point de départ le coup de foudre d’Iljir Selimoski pour le texte de Koltès, et sa rencontre rare avec Catherine Marnas. Une nuit, sous la pluie, un homme aborde un inconnu pour lui demander une chambre. Commence alors à se dérouler le fil de sa parole — sans doute aussi le fil de sa vie, dans un appel poignant où se rejoignent quête d’amour, cri de désespoir autant que de besoin et de désir. Cette parole vitale, c’est d’abord la langue de Bernard-Marie Koltès, l’une des plus puissantes du XXe siècle. Après un long silence dans son travail d’écriture, elle trouve pour la première fois dans ce texte les inflexions qui deviendront sa signature. Elle se déploie ici en une phrase unique, un flot lyrique et rythmé, un paysage de ténèbres traversé d’illuminations. Cette langue, poétique, politique, accompagne depuis toujours Catherine Marnas dans son questionnement sur la figure de l’Autre, sur sa parole singulière et l’espace qu’il faut créer pour l’accueillir et l’entendre. Comédien au parcours atypique qui porte dans sa chair et son histoire la soif de vie inscrite au cœur du texte de Koltès, Iljir Selimoski l’incarne avec une nécessité viscérale. Habité par ces mots fondateurs dans son parcours, il s’aventure seul en scène dans cette nuit comme aucune autre, où face à la menace du désespoir, la parole devient quête de lumière, acte de résistance.