La parole à l'organisateur
GIEDRE :
Affectant des tenues au kitsch intelligemment stylisé et au savant mauvais gout, cette lituanienne arrivée en France à l’âge de sept ans plante un hachoir de fraicheur dans notre paysage musical. Quand la chanson hexagonale se complait dans la tranche de vie blafarde, GiedRé aborde les vrais sujets (la mort, la souffrance, la solitude, la maladie, l’abandon, le deuil...) avec une délicatesse rigolarde, une potacherie de dentellière et un refus de tout compromis.
Mais ne vous y trompez pas : ici, rien de vulgaire, rien de complaisant. Dans ses textes, GiedRé appelle un chat un chat et ne nous épargne rien… surtout le pire ! Chaque antienne est comme une petite nouvelle, une comptine, quelque fable incisive, que la chanteuse nous glisse depuis son œil de biche chirurgicale, jouant de sa vraie-‐fausse candeur avec une soufflante virtuosité.
A mille lieues de la chanson bêtement engagée (qu’elle brocarde à loisir et raison), GiedRé ne s’embarrasse pas de concepts ; elle ne s’intéresse pas aux idées mais aux gens, aux êtres, dans toute leur désolante banalité/complexité.
« Comprendre et ne pas juger » proclamait Simenon : à sa façon -‐mutine et funambule, charmeuse et percutante-‐ GiedRé ne dit pas autre chose. Sa comédie humaine est un monde d’éclopés et de salauds, ou chacun oscille entre le calvaire et l’extase, englué dans le réel le plus poisseux et le plus simple. Elle ne délivre aucun message inutile : elle montre, tout, jusqu’à l’hilarant, jusqu’à l'atroce.
En 2017, GiedRé est le fruit d’une époque qui a digéré Brassens et Houellebecq. Baladine nomade, elle a, au gré de ses albums (depuis 2011 : Mon premier disque,
Mon premier CdVd et MoN PREMIER ALbuM geNRe PaNNiNNi, tous les trois auto-‐
produits et auto-‐distribués ; MoN PREMIER ALbuM VeNdu daNS LeS VRAIS
MAGASINS et MoN PReMieR aLBuM aVeC D'auTReS iNSTRuMeNTS Que JuSTe La
GuiTaRe, également auto-‐produits et distribués par la Fnac) parcouru les routes de
France et les salles parisiennes (La Cigale, l’Olympia…) pour faire rire et glacer.
Car elle est drôle, GiedRé : à se déboiter la mâchoire ! Un sens comique implacable, ouvragé par sa formation de comédienne, à l’ENSATT. Tout son tour de chant (nous ne sommes pas au concert, pas non plus au théâtre, mais quelque part entre le music-‐hall et le stand-‐up) est un authentique spectacle, verrouillé comme un château de cartes. Une sorte de boite a bijou dont chaque joyau serait
épicé de sang frais, saupoudré de malaise et relevé d’un zeste de sadisme.
d’On fait tous caca !
Dira-t-‐on que Lalala, son dernier album est celui de la maturité ?
LES IDIOTS :
Si les filles naissent dans les roses et les garçons dans les choux, Les idiots ont choisi Albi pour commencer leur vie.
L’un de Les idiots c’est Guillaume, l’autre de Les idiots c’est Mika. L’idiot Guillaume a la grosse voix, l’idiot Mika travaille des doigts. Le dernier de les idiots, le troisième larron se ballade à l’accordéon et Arthur est son joli nom.
Les idiots font de la chanson acoustique avec des petits bouts de rock dedans. La voix griffée raconte des écorchures, des moments de vie, des petits bouts de mort joyeuse. On croise sur la route des idiots un grand patron qui prend l’avion, un chien d’ivrogne qui s’ennuie, des nains de jardins en blouson de cuir, des amours heureux, des maîtresses rayonnantes…la vie quoi !! Tom Waits drague Amélie Poulain et ils refont le monde autour d’un verre de Madiran.